vendredi 15 juillet 2011

Comment savoir si on a réussi son entretien d'embauche ?

Pas facile de s’auto-évaluer à l’issue d’un entretien d’embauche. Réactions du recruteur, temps de parole, moment de la séparation… Découvrez les 5 critères qui vous aideront à revoir le film de la rencontre et à faire un debrief objectif.

1. Avez-vous dit tout ce que vous vouliez dire ?

Avant de passer un entretien, vous devez avoir préparé un argumentaire. « Idéalement, le candidat doit faire passer un message en mettant en avant quatre ou cinq points clés », souligne Marc Guichet.

Selon le directeur du cabinet Émergences RH, les premières questions à se poser à l’issue de l’entretien sont donc : est-ce que je me suis tenu à mon plan d’intervention et ai-je réussi à avancer mes arguments ? « Si vous êtes frustré, ce n’est pas bon signe, sans que cela soit pour autant rédhibitoire », tempère le recruteur.

Jean-Samuel Delacour estime pour sa part qu’il faut aussi évaluer la pertinence de son propos. Le consultant de Servir, cabinet de recrutement du groupe Minerve, considère que « le candidat doit se demander s’il a réussi à cadrer avec les attentes de son interlocuteur. Autrement dit, est-il parvenu à argumenter sa carrière en fonction du poste à pourvoir ? »


2. La durée de l’entretien ?

À moins de ne passer que 10 petites minutes en compagnie du recruteur, la durée d’un entretien n’est pas un facteur clé de succès. « Ce n’est qu’un indice, affirme Thierry Verdier, directeur du cabinet 1001 Talents. Bien entendu, il vaut mieux que ça dure trop longtemps plutôt que pas assez. Mais tout dépend du contenu », précise-t-il, ajoutant que trente minutes d’échanges constructifs sont plus fécondes que deux heures de palabres sans intérêt.

Pour Jean-Samuel Delacour, le temps est également une donnée à manier avec précaution. « Ce qui compte, c’est de déterminer si le temps de parole était partagé », souligne le recruteur. Si le responsable RH a trop parlé, « il attendait peut-être qu’on l’interrompe et qu’on lui pose des questions ». A contrario, un candidat trop loquace peut « donner l’impression de manquer de concision ».


3. Comment s’est comporté mon interlocuteur ?

Durant l’entretien, il faut être attentif aux réactions de son interlocuteur. « Il n’y a certes pas de vérité absolue mais il y a des signes qui ne trompent pas », explique Thierry Verdier. Des yeux levés au ciel, un désintérêt manifeste, des objections successives, une pointe d’agacement dans la voix sont des attitudes équivoques. Mais que penser d’un recruteur qui consulte régulièrement sa montre ? « On peut supposer qu’il est impatient ou qu’il a peut-être un timing très serré », note Marc Guichet.

Idem pour les questions qu’il peut poser. « S’il n’en pose aucune, c’est inquiétant, car cela veut dire qu’il n’a pas cherché à creuser », avertit Thierry Verdier. À l’inverse, s’il creuse avec excès, « ce n’est pas non plus bon signe. Cela peut signifier qu’il a des doutes ». À moins que ce ne soit une tactique pour tester le candidat et voir comment il s’adapte. « Tout est une question de feeling », résume Jean-Samuel Delacour qui rappelle qu’il y a « une part d’indicible dans le recrutement. »


4. Le recruteur vous a-t-il vendu l’entreprise ?

L’entretien d’embauche est un jeu de séduction à double sens. « Il faut tenir compte des informations qu’a livrées le recruteur, indique Marc Guichet. S’il est intéressé par votre parcours ou votre discours, il va essayer de vendre l’entreprise en vous parlant de sa culture, de son management ». Il peut aussi aborder plus en détail le contenu du poste, les missions à accomplir voire même le déroulement du processus d’intégration et les perspectives d’évolution.


5. Comment s’est conclu l’entretien ?

Même si vous avez tapé dans l’œil de votre interlocuteur, ne vous attendez pas à une réponse immédiate. « On prend toujours le temps de réfléchir », assure Jean-Samuel Delacour.

En revanche, la conclusion d’un entretien est révélatrice. « Si le recruteur demande des pièces supplémentaires, comme des références ou des copies de vos diplômes, c’est qu’il veut aller plus loin et investir sur le futur », signale Thierry Verdier.

Dans le même ordre d’idées, une date précise pour une reprise de contact ou un prochain rendez-vous constitue un signe positif. « C’est la preuve qu’on poursuit le processus », présume Marc Guichet, qui conseille aux candidats de ne pas hésiter à solliciter le recruteur en lui demandant quelle sera la suite des événements.

Enfin, si ce dernier prend le temps de vous raccompagner jusqu’à l’ascenseur, « c’est qu’il a du mal à vous laisser partir et qu’il a sans doute hâte de vous revoir », confie le dirigeant d’Émergences RH.



Source : www.keljob.com
Geoffrey Dirat © Keljob – Juillet 2011

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